Comme indiqué dans le tableau, la France entend plus que doubler la puissance installée de ses éoliennes terrestres et la faire passer de 10,3 GW à 21,8-26 GW d’ici fin 2023. L’objectif intermédiaire annoncé pour 2018 est de 15 GW. Le parc éolien en mer devrait être développé pour atteindre 500 MW fin 2018, puis 3 GW fin 2023. En plus des équipements installés, des projets supplémentaires pourront être mis en œuvre dans le cadre d’appels d’offres d’ici 2023. Par conséquent, le volume total de tous les équipements installés, mis en œuvre et en cours de développement pourra atteindre en 2023 jusqu’à 6 GW pour le parc éolien en mer et jusqu’à 2 GW pour les énergies marines renouvelables, a déclaré la ministre de l’environnement Mme Royal.
Le parc solaire photovoltaïque, de 5,7 GW actuellement, devra passer à 10,2 GW à la fin 2018, pour atteindre entre 18,2 et 20,2 GW d’ici fin 2023. Pour ce qui est de la force hydraulique, on parle d’une capacité prévue de 25,3 GW d’ici 2018 et de 25,8 à 26,05 GW pour 2023.
Pour atteindre ses objectifs de développement, la France promeut notamment l’énergie renouvelable par le biais de primes de marché attribuées sur appels d’offres. Parallèlement à l’annonce des nouveaux objectifs de développement, le ministère de l’environnement a lancé un appel d’offres pour des équipements de petite hydroélectricité d’une capacité totale de 60 MW. Un plan de soumission et des études préliminaires de l’Etat concernant les parcs éoliens en mer ont aussi été annoncés. Les détails quant aux échéances et à la capacité restent cependant encore à déterminer.
Un impact sur les prix
Le volume prévu de la croissance verte fait pression sur les prix. Nous pouvons entrer différents scénarios dans le modèle de prix de l’analyse commerciale et évaluer l’impact sur les prix. En extrapolant les développements historiques moyens comme référence de base et en les comparant au développement après le nouveau PPE, on obtient une réduction annuelle croissante pour les contrats à partir de Cal17. Dans le tableau, notre modèle de prix prend en compte le fait que la France a prédéfini un couloir pour le développement minimal et maximal.
On observera un différentiel de prix de -0,56 €/MWh dans le cas d’un développement minimum pour le produit Cal17 et de -0,71 €/MWh dans le cas d’un développement maximum. Pour le produit Cal18, la différence entre le plan de développement de référence et le nouveau plan de développement selon le PPE se situe au minimum à -0,63 €/MWh et au maximum à -0,97 €/MWh. Toutefois, c’est le Cal19 qui présente l’écart le plus impressionnant: le différentiel minimum affiche -0,97 €/MWh, tandis que le différentiel maximum grimpe à -1,31 €/MWh.
Quelle conclusion peut-on en tirer?
On peut partir du principe qu’une capacité accrue des centrales électriques sans coûts variables provoque une pression sur les prix. Mais ce n’est qu’une pièce du puzzle. En France, le plus gros levier reste le nucléaire. Que la politique change de stratégie en la matière ou qu’elle continue sur la même voie, c’est le nucléaire qui aura le plus gros impact sur les prix. Les capacités transfrontalières et le développement effectif des énergies renouvelables jouent naturellement aussi un rôle important.