Il y a quatre ans, Mohammad Delshad, âgé de 20 ans, a fui la Syrie pour la Suisse. Il est actuellement en stage chez ISP Electro Solutions AG pour une formation-pilote d’installateur solaire. Et il espère pouvoir commencer l’année prochaine un apprentissage d’installateur-électricien.
C’est pourquoi Mohammad se déplace sur le toit et installe les modules solaires comme s’il n’avait jamais rien fait d’autre. Le jeune homme de bientôt 20 ans ne travaille que depuis début juin dans la société ISP Electro Solutions AG, à Soleure, où il réalise un stage jusqu’à la fin du mois d’août.
Le jeune syrien, qui a fui son pays natal pour la Suisse il y a quatre ans, a obtenu un stage professionnel rémunéré dans une entreprise solaire de renom, tout comme huit autres réfugiés reconnus et des personnes admises à titre provisoire dans le cadre d’un projet d’intégration. Des responsables de chantier expérimentés accompagnent les stagiaires. Ils sont impliqués dans toutes les étapes de travail nécessaires. De cette manière, ils peuvent acquérir le plus de connaissances possible et accumuler de l’expérience. Le projet a été réalisé à l’initiative de l’organisation indépendante suisse à but non lucratif Solafrica, de l’entreprise sociale «Youth on the Roof», de l’association suisse des professionnels de l’énergie Swisssolar ainsi que du programme de formation et d’intégration Root + Branche du centre d’hébergement collectif de Büren an der Aare.
«L’équipe est très importante»
Comme le souligne Delshad, le travail est passionnant et lui plaît. «J’ai beaucoup appris en peu de temps», souligne le sympathique syrien qui apprécie la chance qu’il a de faire un stage. «Les collègues de travail me montrent et m’expliquent tout, très précisément. Puis une deuxième fois, et ensuite je peux le faire moi-même.» Parmi ses tâches, on peut citer notamment la pose de rails et d’éléments de sous-construction sur le toit, avec ensuite une installation de modules solaires. Ces modules sont grands et lourds. «Une personne apporte les modules, et deux autres les installent et les assemblent», explique Delshad. «Les gens sont tous très gentils; je peux poser des questions à tout moment et nous faisons attention les uns aux autres sur le toit.» Une chose est remarquable: bien que Delshad ne vive que depuis quatre ans en Suisse, il parle déjà très bien allemand.
Il passe son temps libre dans l’Aar
Delshad n’a pas pu faire une formation en Syrie. Il aidait régulièrement dans l’entreprise de peinture de son père à Damaskus et a pu acquérir de l’expérience dans l’artisanat. Ses trois sœurs, son frère et ses parents habitent toujours en Syrie.
Les journées de travail de Delshad commencent à 7 heures. Souvent, il effectue déjà à Soleure des premiers travaux avant d’arriver sur le chantier. Jusqu’ici, il a travaillé dans la grande région de Berne, dans l’Oberland, dans le Pays des Trois-Lacs et dans l’espace de Soleure. «L’autre jour, nous avons eu une commande à Thunstetten. Comme la mère d’un collègue y habite, elle a cuisiné deux fois pour nous le midi. C’était très bien», se souvient Delshad. C’est une évidence: il se sent bien chez ISP Electro Solutions AG. Pendant ses loisirs, il aime nager dans l’Aar et rencontrer ses amis.
Objectif: un apprentissage d’installateur-électricien
Dans le meilleur des cas, Delshad reste chez ISP ou BKW après la fin de son stage. Maintenant qu’il a passé du temps avec des monteurs ou des techniciens de service et qu’il a acquis un aperçu des travaux divers et variés, ses supérieurs souhaitent prolonger son engagement. «Nous sommes très satisfaits de Delshad», précise Roman Grabherr, responsable de l’Energy Center d’ISP Electro Solutions AG. «Il fournit un travail important; il est très impliqué et motivé. Delshad est un enrichissement pour toute l’équipe», ajoute Grabherr. A cela s’ajoute le fait que l’engagement est également très positif pour l’intégration de Delshad en Suisse.
Il n’est donc pas surprenant qu’ISP Electro Solutions AG souhaite également l’embaucher après son stage. «Nous sommes prêts à trouver une solution relais», conclut Grabherr. L’objectif est qu’il suive une formation régulière d’installateur-électricien à partir de 2020. En réalité, il est impossible d’apprendre le métier de pilote d’installateur solaire: il s’agit d’une formation complémentaire. Jusqu’au démarrage de l’apprentissage, Delshad a pu suivre un préapprentissage – avec trois jours de travail chez ISP et deux jours d’école. Ceci va totalement dans le sens de Delshad qui confie: «Je resterais ici bien volontiers».